> Un éleveur du Pays basque a signalé que des vautours avaient attaqué samedi une de ses vaches et tué son veau nouveau-né, a annoncé lundi l'Institut patrimonial du Haut-Béarn (IPHB), inquiet de la "recrudescence" de ce type de cas. "Un éleveur d'Ilharre (Pyrénées-Atlantique) a assisté au vêlage sans problème de l'une de ses vache et a vu, revenant sur place un peu plus tard, vingt ou trente vautours qui attaquaient la vache, le veau gisant mort avec des blessures", a affirmé à l'AFP Didier Hervé, directeur de l'IPHB. L'éleveur, qui a pu sauver sa vache, n'a pu que constater le décès du veau dont les yeux avaient été crevés et qui portait des blessures profondes "notamment sur les orifices naturels", a indiqué M. Hervé, précisant que la gendarmerie et l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) avait été alertés pour établir des constats. Didier Hervé s'est dit "très préoccupé par la recrudescence des cas signalés d'attaques de rapaces" dans la région, indiquant que son institut a enregistré 75 cas depuis le début 2007 contre 41 l'année précédente. Les vautours, une espèce nécrophage protégée depuis des décennies, ne s'alimentent en principe que de cadavres d'animaux repérés dans la montagne, a rappelé M. Hervé. Ces oiseaux, de plus en plus nombreux selon l'IPBH, seraient en manque d'alimentation notamment du fait de changement des modes d'élimination des déchets animaux dans les abattoirs. Les attaques se concentrent notamment "dans la zone Bidache, Saint-Palais, Saint-Jean-Pied-de-Port", selon les statistiques de l'IPHB. "Des analyses doivent être faites pour établir clairement si le veau retrouvé blessé samedi est mort sous le bec des vautours", a insisté M. Hervé, qui se plaint d'un "manque total d'information officielle" sur les cas soumis à analyses, alors même que son institut collabore à un "observatoire" qui a été mis en place en 2002 pour étudier le phénomène. Des informations qui ont circulé sur la réouverture des charniers situés en Espagne, une décision susceptible de faire baisser la "pression" alimentaire sur les rapaces, "n'ont pas été confirmées", selon la directeur de l'IPBH. Selon cet institut, la population totale de vautours est évaluée à environ 500 couples dans les Pyrénées-Atlantiques, un chiffre qui serait en forte augmentation. Il y aurait plus de 5.000 couples de vautours dans les provinces espagnoles voisines de Navarre et d'Aragon.