Un pas décisif. Un grand jour. Après une première réunion fondatrice
> en Décembre 2006 à Serres sur Arget en Ariège, la rencontre
> inter-massifs organisée ce 16 avril à Serres (Alpes du Sud),
> réunissant 250 personnes autour de la question du retour des grands
> prédateurs, a tenu toutes ses promesses.
>
> Autour des éleveurs et de leurs représentants, cette journée de
> travail a rassemblé, et c'est une première, les différents acteurs et
> usagers de l'espace montagnard : associations de protection du
> pastoralisme et de la faune sauvage, associations de défense du
> patrimoine naturel et culturel montagnard, groupements de chasseurs
> notamment.
>
> Venus des Pyrénées, des Alpes, du Massif Central, de Suisse, soutenus
> par leurs homologues espagnols, ils ont fédéré leurs énergies pour
> mettre en place une stratégie commune de défense face au retour et au
> développement inconsidéré des populations de loup, d'ours et de lynx.
>
> Dans un brillant exposé "loup, ours, vers un ensauvagement des
> montagnes ?", le CERPAM a analysé, chiffres et perspectives à l'appui,
> la problématique de ce retour des grands prédateurs : A court terme,
> c'est bien le maintien des pratiques pastorales traditionnelles qui
> est menacé, le même pastoralisme dont "le rôle majeur pour la
> préservation de la biodiversité" est reconnu par le Ministère de
> l'Environnement lui-même (2).
>
> Sur ces bases, les participants ont réaffirmé leur volonté de défendre
> des modes de développement durables basés sur des formes d'élevage
> respectueuses de la biodiversité et des besoins des consommateurs, de
> continuer ainsi à façonner des montagnes entretenues, sécurisées,
> vivantes, accueillantes pour tous les usagers de la montagne, source
> d'activités et d'emploi.
>
> Pour cela, ils vont dynamiser l'Association Européenne de Défense du
> Pastoralisme contre les prédateurs, qui siège à la commission
> permanente de la Convention de Berne.
>
> Leur volonté commune est également exprimée dans une motion adoptée à
> l'unanimité qui sera présentée aux deux candidats en liste pour le
> second tour de l'élection présidentielle.
>
> La France est à l'heure des choix. Nous demandons à chacun des
> candidats à la Présidence de la République de s'engager clairement sur
> une vision d'avenir pour des montagnes vivantes et actives, contre
> l'ensauvagement de l'espace de vie montagnard.
>
>
> (1) CERPAM : Centre d'Etudes et de Réalisation Pastorales Alpes-Méditerrannée
> (2) Source ministère de l'Environnement - plan de restauration ours brun 2006
>
> M OT I O N _____________________________________________
>
>
> Motion adoptée par les participants de la rencontre intermassifs à
> Serres (05)du 16 avril 2007
>
> Pour des montagnes vivantes et actives, contre l'ensauvagement de
> notre espace de vie.
>
> Dans les Alpes et les Pyrénées, le retour ou l'importation des
> prédateurs, ours, lynx et loups, traduit une volonté d'ensauvagement
> des massifs que nous refusons. Le développement inconsidéré des
> populations de grands prédateurs concerne aujourd'hui tous les massifs
> : Alpes, Pyrénées, Jura, Massif Central, Vosges…
>
> A l'inverse de cet ensauvagement, l'élevage extensif et le
> pastoralisme doivent rester la base de l'avenir de nos montagnes. Ces
> activités essentielles relient deux objectifs prioritaires dans les
> textes internationaux (FAO, Union Européenne notamment) :
> - assurer un mode de production respectueux de l'environnement comme
> du consommateur ;
> - façonner une montagne accueillante aux autres usagers, touristes,
> chasseurs, randonneurs, amateurs de nature…
>
> En montagne, la richesse patrimoniale de l'élevage extensif repose
> essentiellement sur des races locales, rustiques, adaptées à leurs
> milieux, et sur le savoir-faire séculaire des hommes. Ainsi, la
> biodiversité est le résultat du travail des hommes, tout autant que de
> la nature.
>
> Ce patrimoine naturel et culturel est aujourd'hui menacé au nom
> d'espèces sauvages devenues emblématiques : loup, lynx et ours sont
> l'arbre qui cache la forêt de la biodiversité. Ces espèces sont
> imposées sans réelle concertation avec les populations concernées : la
> seule négociation porte sur la dégradation des activités d'élevage qui
> en résulte. En Europe, face à de semblables difficultés, Suisse,
> Espagne, Slovénie, Roumanie, Norvège, Grèce, Finlande …, régulent ces
> populations et légitiment la défense des troupeaux attaqués.
>
> Les soussignés affirment leur volonté de continuer des modes de
> développement durable basé sur des formes d'élevage respectueuses de
> la biodiversité et des besoins des consommateurs, de continuer ainsi à
> façonner des montagnes entretenues, sécurisées, vivantes,
> accueillantes aux visiteurs et supports d'activités et d'emplois.
>
> Ils demandent aux candidats de s'engager sur :
>
> - l'adoption par l'Etat Français, de la « Charte Européenne de la montagne » ;
> - 'évolution de la législation européenne sur les grands prédateurs,
> beaucoup trop contraignante et inadaptée à l'explosion incontrôlée des
> populations de prédateurs sauvages ;
> - la transparence de l'information et l'association des populations
> locales et de leurs représentants aux décisions de gestion de l'espace
> montagnard ;
> - le droit de défense des troupeaux, qui passe par une autorisation de
> tir sur les prédateurs qui les approcheraient ;
> - l'arrêt définitif de toute introduction de prédateurs ;
> - la prise en compte des us et coutumes ;
> - la fin de l'anormale proximité entre l'administration de
> l'environnement et les milieux associatifs écologistes dont elle est
> en partie issue.
>
>M.O.